Valeurs et principes dans la prise en compte de la personne accueillie
La bientraitance s’inscrit dans le projet éthique indissociable de l’action sociale et médico-sociale, qui est une tentative d’articuler le plus justement possible les situations les plus singulières avec les valeurs les plus partagées : valeurs de liberté, de justice, de solidarité, de respect de la dignité.
1. Une culture du respect de la personne et de son histoire, de sa dignité, et de sa singularité
La bientraitance trouve ses fondements dans le respect de la personne, de sa dignité et de sa singularité. Il s’agit d’une culture partagée au sein de laquelle les sensibilités individuelles, les spécificités de parcours et de besoins, doivent pouvoir s’exprimer et trouver une réponse adaptée.
Nous considérons « besoins fondamentaux de la personne accueillie » les besoins suivants :
- le besoin d’un cadre de vie sécurisant,
- le besoin d’activité, de se rendre utile,
- le besoin d’être reconnu et valorisé, de progresser, d’évoluer et de grandir,
- le besoin de tendresse et d’amour, d’être avec les autres et de communiquer,
- le besoin de liberté.
Cette culture est fondée sur le principe de l’égale dignité de tous les êtres humains, figurant dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et réaffirmé dans tous les textes de référence des professionnels du secteur social et médico-social. Elle repose également sur la conviction que tous les bénéficiaires sont des personnes dont la capacité de développement et la dignité doivent recevoir les moyens de s’épanouir pleinement.
2. Une manière d’être des professionnels au-delà d’une série d’actes
Née dans une culture partagée, la posture professionnelle de bientraitance est une manière d’être, d’agir et de dire, soucieuse de l’autre, réactive à ses besoins et à ses demandes, respectueuse de ses choix et de ses refus.
Elle comporte tout aussi bien le nécessaire souci de maintenir un cadre institutionnel stable, avec des règles claires et sécurisantes pour tous, et un refus sans concession de toute forme de violence et d’abus sur le plus faible, d’où qu’elle émane.
3. Une valorisation de l’expression des bénéficiaires
La bientraitance est une démarche faite en réponse à des droits et des choix, ceux que le bénéficiaire exprime concernant le lieu, le rythme et les modalités de vie qu’il privilégie sur les autres. En ce sens, la bientraitance est d’abord une capacité d’adaptation à l’autre. Les choix exprimés par son représentant légal ou par ses proches sont également déterminants lorsque le bénéficiaire lui-même ne peut les énoncer.
4. Un aller-retour permanent entre penser et agir
La démarche de bientraitance exige à la fois une réflexion collective sur les pratiques pour une prise de recul régulière des professionnels, et une mise en acte rigoureuse des mesures que la réflexion collective a mûries et préconise pour améliorer les pratiques. En ce sens, c’est une culture de questionnement permanent, y compris au regard des évolutions des savoirs et des découvertes des sciences humaines, sociales et médicales.
5. Une démarche continue d’adaptation à une situation donnée
Aucune fin ne peut être fixée à la démarche de bientraitance. Sa recherche est une dynamique qui appelle de la part des professionnels, des bénéficiaires et de leurs proches, et des autres parties prenantes de l’intervention, une réflexion et une collaboration continues à la recherche de la meilleure réponse possible à un besoin identifié à un moment donné.
Cette recherche doit prendre en compte le plus grand nombre de paramètres possibles concernant le bénéficiaire : son identité et ses besoins, son parcours avant sa rencontre avec la structure et les possibilités qui s’offrent à lui ensuite, ses proches, et tout ce qui fait son expérience personnelle dans le monde – ses objets personnels, ses vêtements, son univers de sons ou d’images, son animal familier…